Texte d'introduction au DNSAP (2012)



Il y a beaucoup d’images qui s’accumulent, quotidiennement (jusqu’à ce que le regard, a posteriori les trie). Traces de lieux familiers, ou simplement traversés, de connivences, de promiscuité et d’intimité
partagée, marquées par la distance, la solitude.Les images, les textes viennent scander les jours, les mois, parfois même les années.

Ce que je donne à voir, un parcours sensible, où photographie, vidéo, écriture s’entremêlent.
Parfois peut surgir une émotion poétique.
Un parcours ponctué d’épreuves, de deuils, qu’il aura fallu accomplir, traverser, éprouver, par les mots et les images.
Il fallait transfigurer, faire l’épreuve de la perte.
Toucher à l’empathie, avec pudeur.

Les photographies débordent de leur cadre, elle tendent vers ne plus être seulement des évènements autobiographiques (même si la biographie en est l’origine). Elles portent en elles l’instant qui précède et l’instant qui succède, l’instant fuyant - image en fuite -, les images que je n’ai pas prises, les images fantômes et celles imaginées, désirées.
Les mots se superposent, synopsis d’instants parfois transfigurés. L’écriture est le temps pris pour comprendre les images, la distance, l’analyse du quotidien.
Toutes deux parole magique, répétitive, (presque incantatoire), l’écriture et la photographie se font écriture du dépôt.

Sortir l’invisible, ce que je ne dis pas, ce qui m’échappe, faire voir, revoir,
écrire, distendre, donner en partage.