Le dos des arbres

 






 


 


 


 








 








 

 



 


 










" Les photographies de Clara Chichin sont un appel à l’errance. Son travail s’élabore sur la fugacité, tel un équilibre chimique introduisant une vision poétique dans le réel. L’écriture photographique de cette jeune artiste française tente de révéler les parties invisibles de la captation photographique.
Les prises de vues en couleurs ou en noir et blanc livrent des paysages baignant dans des lumières étranges, issues de sources luminescentes ou incandescentes, intensifiées par une chromatique, froide ou chaude, auréolant chaque image. La photographe privilégie la réfraction cristalline, l’effet vaporeux du sfumato, le rai de lumière venant trancher le clair-obscur, la faible clarté entre chien et loup ou l’éblouissement surgissant de l’encre de la nuit. La dimension picturale est évidente dans cette inclinaison iconoclaste à jouer de systèmes d’éclairages de différentes époques. Se rejoue une part de la tradition pictorialiste des débuts de la photographie, selon une version contemporaine qui s’en détache par un rendu appauvri, un peu rebelle aux préceptes idéalistes du XIXe siècle. 
Le traitement photographique est empreint d’une usure apparente, d’une perte désirée de réalité, tandisque les recherches chromatiques, approfondies au tirage, font virer les couleurs rappelant, en cela,les techniques d’antan.
Il s’agit rarement de produire une belle image nette et idéalement cadrée selon les normes d’une image documentaire. L’artiste préfère l’indécis et le mouvement dans le paysage. Le flou, le grain de l’image et, parfois, l’imprécision du cadrage y concourent. Même quand l’image parait objective au premier abord, la vision offerte n’est pas tant la composition du paysage que le sentiment qu’il inspire dans ses espaces, ses vides et sa profondeur.
La singularité de l’écriture de la jeune artiste évoque l’esthétique d’Angela Graeurholz ou de Corinne Mercadier, par les "déviances" techniques et l’effet d’intemporalité. Il n’y a cependant pas de ressort narratif chez Clara Chichin. Sa captation du monde est la réverbération de son univers intime.
Un prisme embué, à la réfraction dispersée, et dont la quête s’inscrit dans la prolongation de l’instantané photographique." 
Christine Ollier







Promenades photographiques de Vendôme, 2018
Commissariat de Christine Ollier









Abbaye Saint Georges de Boscherville, 2018
Commissariat de Christine Ollier








12 tirages au format 60 x 40 cm + 11 tirages au format 60 x 90 cm
Tirages jet d’encre pigmentaire sur papier fine art baryté
Contrecollage + Encadrement en bois de placage noyer + Verre anti UV et anti reflet